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multilingues précoces

Recueil d'articles et études sur les avantages d'une éducation bilingue ou plurilingue précoce.

97. Espéranto ET bilinguisme

L’espéranto est une langue internationale dont le but est de faciliter l'échange entre citoyens du monde. Comment? Par une acquisition rendue la plus facile possible grâce à l'invention d'une syntaxe simple. Le second avantage de l'espéranto, c'est que son emploi n'est pas conditionné par des rapports de domination économiques ou politiques (comme le sont l'anglais et le français dans une bien moindre mesure).

Ce n'est évidemment pas dans le but de faire disparaître les différences, par une quelconque volonté d'uniformisation qu'Albert Jacquard (auteur de l'éloge de la différence), par exemple, préconise l'apprentissage de l’espéranto à l'école. Ce n'est pas contre l'anglais non plus ni la francophonie ou les langues régionales.

Ce n'est pas non plus l'esprit de Gilbert Dalgalian, linguiste, spécialiste de l'éducation bilingue précoce, militant du multilinguisme, de la diversité linguistique la plus large, en passant par la préconisation de l'emploi de la richesse que constituent les langues régionales à l'école. Il a soutenu pourtant l'action d'Albert Jacquard.

Alors comment et pourquoi l’espéranto peut-il être un outil performant d'un point de vue linguistique?

Grâce à sa simplicité; il permet à tous ceux qui n'ont pas eu la chance d'avoir une éducation bilingue précoce, de pouvoir acquérir facilement une seconde langue à vocation de communication internationale. La généralisation de son apprentissage permettrait à une grande partie de la population mondiale, d'échanger, de partager sans avoir recours à un traducteur. Bien sûr, la maîtrise de l'espéranto (comme c'est le cas pour les autres langues) serait d'autant plus facilitée que les apprenants bénéficient déjà au départ d'une éducation bilingue précoce (soit 70% de la population mondiale).

Quant-aux plus petits? Le Professeur Dalgalian, dans ses préconisations soutient que le bilinguisme familial doit être encouragé quand les parents sont locuteurs naturels de deux langues différentes, que l'enseignement scolaire doit tenir compte -pour faire bénéficier les enfants des avantages du bilinguisme précoce- des langues de proximité (anglais, allemand, italien), des langues d'immigration, de l'opportunité formidable qu'offrent les langues régionales, et de la proposition d'un bilinguisme français-autre langue pour "les enfants de Romorantin". Cette autre langue acquise en éducation bilingue précoce pourrait-elle être l’espéranto? Les liens ci-dessous plaident en sa faveur.

Résumons:

- Pour les unilingues (qui en feront un apprentissage tardif, donc), c'est une langue assez facile. Si l'anglais est rarement bien maîtrisé, malgré les cours au collège et au lycée par ceux qui ont "subi" une éducation précoce unilingue-c'est souvent le cas en France- l’espéranto, lui, le sera d'avantage.

- Pour les petits chanceux que l'environnement familial ou régional a permis de rendre bilingues précoces, l'acquisition de l’espéranto dans un deuxième temps (ou, très tôt, en éveil) ne posera aucun problème et il prendra place facilement auprès des autres langues choisies par l'enfant ou ses parents. C'est la situation idéale.

- Pour les petits en âge de recevoir une éducation bilingue précoce (avant l'âge de sept ans, donc) mais qui n'ont pas dans leur environnement familial, régional, la chance d'être en présence d'une diversité linguistique, l’espéranto pourrait être la solution idoine.

Conclusion, l'espéranto ne s'oppose pas à la diversité linguistique et culturelle. Fut-elle incarnée par les derniers locuteurs d'une langue si maltraitée qu'elle risque d'enfuir avec sa mort prochaine, une richesse de l'humanité. D'une certaine manière, en s'émancipant des rapports de domination, il peut participer au sauvetage de bon nombres d'idiomes magnifiques.

La généralisation d'un espéranto uniformisant n'est pas à craindre. Les scandinaves parlent anglais et quelques langues régionales sans que ne soit mise en péril le moins du monde leurs langues vernaculaires principales. Un espéranto niveleur (qui se créoliserait, d'ailleurs) est illusoire. D'ailleurs, personne ne songe à en faire un instrument culturel de pouvoir pour soumettre une quelconque population du monde. Ni le français ni les langues régionales reconnues dans la constitution, ni les langues d'immigration n'ont à craindre de l'espéranto tel que le défendent ses promoteurs. Le danger vient d'autres façons d'instrumentaliser les langues, sans doute.

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